Passé l’étape de la décision, la suivante était l’annonce.
Premier concerné, Roméo. Je lui présente le projet succinctement. Ça te dit de partir en sac à dos avec moi sur les routes asiatiques ?
Sa première question était pour l’école (selon moi, un carcan bien établi dans nos sociétés, cette « obligation » d’instruction en dehors du cercle familial pour lequel j’ai souhaité me/nous défaire, le temps de quelques mois et de voir ce qui se passerait, expérimentons!)
Mise à part ce petit détail qui l’avait interpellé, les reste est passé crème comme on dit 😉
Allez, let’s go, le prochain c’est daddy ! Connaissant leur relation, j’y suis allée à pas de loup 🤩🤣. Étape la plus importante et la plus cruciale. Sans son accord, le projet tombait à l’eau. Étant très proches l’un de l’autre, père et fils, cela n’était pas une mince affaire. J’ai écouté, beaucoup, patienté, rassuré, objecté, argumenté.
Je le remercie infiniment d’avoir accepté de nous laisser vivre cette aventure avec notre fils.
Ensuite, il y a eu les amis, la famille, les clients. Mes proches n’étaient pas du tout étonnés, c’était limite « normal » venant de moi !
Et puis, il y a eu le flot de questions sur le fameux « comment » !
Je vous avoue qu’à un moment donné, je me suis sentie submergée, emprise aux doutes. Jusqu’à ce que je me rende compte que ces peurs et ces doutes ne m’appartenaient pas. C’était la projection des peurs de mes interlocuteurs qui s’exprimaient au travers de leurs questions et de leurs conseils.
Une fois détachée de leurs projections, j’ai pu me recentrer sur mes propres ressentis et ainsi avancer sereinement sur toutes les petites choses à entreprendre avant le grand départ.
Nous pensons bien faire lorsque nous donnons notre avis, nos conseils. Mais une écoute attentive est avant tout une oreille tendue vers l’autre, où l’on accueille ce que l’autre est en mesure de nous confier, ses peurs, ses doutes, ses questions.
« SES » , c’est ce qui est important de retenir ici. L’autre n’est pas nous, l’autre a une perception différente de la nôtre, une éducation différente, un environnement différent, des expériences, des blessures, tout est différent.
De mon point de vue, la meilleure des réponses à donner à l’autre, est : qu’est-ce que tu ressens toi ? Il y a quoi dans ton cœur ? Quand tu l’écoutes lui et seulement lui, il te dit quoi ? Parce que peu importe ce que je te dirai, cela ne sera que ma perception des choses.
Et on ne le sait que trop bien, chaque décision ne peut être prise que par nous-mêmes. Qu’elle soit matérielle, psychique, émotionnelle, une décision ne peut être prise qu’avec soi même.
En revanche, ce qui est hyper intéressant avec l’autre, dans les discussions, dans les échanges, dans les débats, c’est justement ce point de vue différent, celui qui peut nous permettre de prendre de la hauteur sur une situation qui nous semble coincée. C’est parfois, cette petite graine plantée qui mûrira plus tard. Ou encore ce rappel qui nous fait du bien.
L’écoute, la bienveillance et mesdames et messieurs, le non-jugement ! Et de mon expérience personnelle, c’est peut être la chose la plus difficile à appliquer de façon totale, le non-jugement. C’est à dire de ne porter aucun commentaire, si infime soit-il et bien sûr y compris le jugement interne que personne n’entend à part nous.
La route est longue…