Deborah Lesne
Soins Holistiques

Massage Ayurvédique

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Le patrimoine

13 octobre, nous repartons pour Kathmandu. Cette fois, j’ai privilégié l’avion, j’ai privilégié notre sécurité.

2 jours avant l’Inde, avant ce pays au chaos dichotomique.

Ces 2 jours sont placés sous le signe de la découverte et du sillonnage des rues et ruelles de cette capitale ô combien surprenante.

Durbar Square, qui signifie littéralement « place du palais, » est l’un des sites les plus emblématiques de Katmandou, au Népal. Cette place est riche en histoire, en architecture, et en spiritualité, constituant un cœur culturel et religieux unique.
Durbar Square a été le centre de la vie royale et religieuse népalaise pendant des siècles. C’était le lieu où les rois népalais étaient couronnés et gouvernaient, entourés de leurs conseillers et de leurs ministres. Aujourd’hui, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La place est remplie de temples, de palais et de sanctuaires d’une incroyable diversité architecturale, mêlant styles hindou et bouddhiste. Les bâtiments en bois finement sculptés, les pagodes et les toits en terrasse illustrent parfaitement l’art Newar, typique de la région.
Le séisme de 2015 a malheureusement causé des dommages importants à Durbar Square. De nombreux bâtiments et temples ont été partiellement ou complètement détruits. Depuis, des travaux de restauration sont en cours pour redonner à cette place emblématique son éclat d’origine, bien que certains signes des destructions restent visibles.

J’ai trouvé ce lieu vraiment très beau. Nous y étions eu moment de Dashain, nous y avons croisé beaucoup de familles venant ici en pèlerinage. Dashain est la plus grande fête hindoue au Népal, célébrée chaque année sur 15 jours entre septembre et octobre. Elle symbolise la victoire du bien sur le mal, marquant le triomphe de la déesse Durga sur le démon Mahishasura.

Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la façon dont l’architecture et la nature semblent fusionner ici. Les bâtiments anciens, avec leurs façades finement sculptées et leurs toits en terrasse, sont parfois enlacés par de gigantesques arbres. Leurs racines serpentent le long des murs, pénétrant parfois les fissures, tandis que leurs branches s’étendent au-dessus des temples et des monuments, comme pour les protéger. Il y a quelque chose de presque intemporel dans cette cohabitation, où la nature reprend doucement ses droits, transformant chaque coin en un tableau vivant, où l’homme et la terre s’entrelacent dans une harmonie silencieuse. C’est comme si ces arbres millénaires gardaient en eux la mémoire des lieux, devenant les gardiens invisibles de l’histoire qui habite ces pierres.

Chaque lieu a aussi son revers. Ici c’est la mendicité insistante et les marchands oppressants. J’ai même eu droit à un « religieux » qui m’a soi-disant béni sans avoir eu ma permission au préalable et qui m’a ensuite demandé de l’argent, le comble ! Il a tenté de faire la même chose à Roméo qui l’a remis à sa place. Il était d’ailleurs très fâché et a insisté pour que j’enlève le bindi qui m’avait été fait.
Il y a aussi eu ce marchand qui a tenté de nous vendre un mini jeu d’échec joliment sculpté dans un bois local. J’ai eu à le repousser de très nombreuses fois sur des dizaines de mètres.

Sur le retour, nous voilà engouffrés dans le fameux bazar de Katmandou, un véritable labyrinthe de ruelles animées, débordant d’échoppes vendant de tout, des souvenirs aux objets du quotidien. Les senteurs y sont tout aussi variées, avec des parfums d’encens qui flottent dans l’air, se mêlant aux arômes des épices. Parfois, ces effluves agréables se heurtent aux odeurs plus âcres des gaz d’échappement et des déchets qui s’accumulent à certains coins de rue. C’est un lieu vivant qui reflète l’âme commerçante et culturelle de Katmandou, avec ses contrastes entre l’authenticité des échanges et la fatigue qu’ils peuvent parfois générer.
D’ailleurs, ici au Népal, l’absence de grandes surfaces et la préservation des commerces de proximité est frappante. Ici, pas de supermarchés standardisés où tout est aseptisé, mais des magasins tenus par des familles, des artisans, et des producteurs locaux. 

Nous faisons une dernière visite au Buddha Stupa.
Le Buddha Stupa de Katmandou, aussi appelé Stupa de Bodnath, est l’un des sites bouddhistes les plus sacrés et les plus impressionnants du Népal. Avec sa structure massive en forme de dôme et ses yeux de Bouddha omniprésents peints sur les quatre côtés, le stupa semble veiller sur Katmandou et ses habitants. Construit au VIe siècle, ce monument attire des pèlerins et des visiteurs du monde entier, qui viennent y faire tourner les moulins à prières et se recueillir.

Et maintenant quelques anectodes de ce périple népalais :

Sur notre route, nous avons croisé par trois fois une femme espagnole, chaque rencontre se produisant dans des lieux improbablement éloignés. Ces retrouvailles inattendues, presque comme guidées par une force invisible, semblaient nous rappeler combien nos chemins, même les plus isolés, sont parfois mystérieusement liés les uns aux autres.

Un vrai moment de chez nous : l’odeur des pancakes moelleux, dorés à point, servis avec un filet de sirop d’érable, et des croissants tout juste croustillants. Simple, mais parfait, comme un retour aux petits plaisirs familiers qu’on savoure d’autant plus loin de chez soi.
Parce que rien ne vaut le confort de la maison, où chaque bouchée, chaque saveur nous ramène à ce qui est familier et rassurant. Dans ces moments, même au bout du monde, on retrouve un peu de ce sentiment d’appartenance, comme une douceur qui apaise et nous relie aux nôtres.

Le tambour des klaxons incessants qui résonne dans les rues, pour prévenir les piétons et annoncer la vie qui pulse autour de nous. Ce bruit, à la fois chaotique et familier, devient une mélodie propre à la ville, un rappel constant de l’énergie frénétique qui l’anime. Il nous arrivait juste de dire, mi-amusés mi-exaspérés, « Oh, mais ça va, ouais ! » en réponse à cette cacophonie, comme si ce petit commentaire léger pouvait apaiser le tumulte ambiant. C’était notre façon de trouver du réconfort dans le désordre, une invitation à rire de la situation tout en savourant l’authenticité du moment.

Sur la route de l’aéroport, fou rire inattendu dans un taxi avec Roméo. D’abord, un singe, posé nonchalamment sur le trottoir, l’air aussi naturel qu’un chien chez nous. Puis notre chauffeur, impassible, ouvre sa portière en roulant — de quoi déclencher notre éclat de rire en improvisant : « Allé, salut, débrouillez-vous ! Hahaha ! » Un moment absurde, typique des voyages, où chaque détail improbable devient une source de complicité et de rires.
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Au fil de ces deux derniers jours, Katmandou révèle l’essence de son patrimoine vivant, une mosaïque d’histoires, de rites et de croyances qui traverse les siècles. Ici, le passé ne se cache pas derrière les murs anciens ; il se lie intimement au présent, dans les gestes quotidiens des habitants, dans la résonance des prières, et dans la marche lente des pèlerins autour des stupas. Ce patrimoine n’est pas une simple mémoire figée : il est mouvant, il nous invite à devenir nous-mêmes des témoins et des porteurs de cette richesse.

Quitter Katmandou, c’est emporter avec soi une part de cet héritage et, peut-être, sentir une autre manière d’habiter le monde – avec plus de respect pour le temps, pour les lieux, et pour ce qui nous relie tous.

1 réflexion sur “Le patrimoine”

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