Deborah Lesne
Soins Holistiques

Massage Ayurvédique

Deborah Lesne
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Les rencontres

Bali, 15 décembre.

J’ai choisi Bali comme lieu d’ancrage, après le départ de Roméo.

Ce n’est pas un choix anodin. J’avais besoin d’un espace pour me retrouver, quelque part où me poser, et Bali m’est apparue comme une évidence. Peut-être parce que cette île avait été, bien avant que je devienne mère, un endroit où je me sentais entière, comme un lieu déjà connu auparavant. Cette île avait la capacité étrange de me donner l’impression d’être à la maison, tout en restant un ailleurs mystérieux et envoûtant.

C’était mon tout premier grand voyage, j’avais une vingtaine d’années. J’étais jeune, avide de découvertes, et Bali m’avait accueillie comme on entre dans un rêve. J’y suis retournée encore et encore, sans jamais m’en lasser.

Je me souviens de mes premières impressions, comme si c’était hier. La nature, débordante de vie : des rizières si pleines d’eau qu’elles reflétaient le ciel, des jungles d’un vert intense, presque hypnotique. À Amed, j’avais découvert un autre Bali, plus aride, avec ses plages de sable noir, nées du volcan. C’est là-bas, sous un ciel constellé, que j’ai vu la Voie lactée pour la première fois.

À Tulamben, c’est un autre univers que j’ai découvert : celui des fonds marins. Ma première plongée sur l’épave de l’USS Liberty restera l’un des moments les plus marquants de ma vie. Cette carcasse de bateau, vestige d’une guerre lointaine, s’était transformée en un écosystème vibrant, où les coraux fluorescents et les bancs de poissons dansaient entre les ombres du passé. Sous l’eau, dans ce silence absolu, je m’étais sentie étrangement paisible. Petite, mais connectée à quelque chose de plus grand.

Je me souviens aussi des villages du nord, encore préservés du tourisme de masse. Les montagnes, avec leur fraîcheur bienvenue, et Ubud, qui à l’époque n’était pas encore envahie par les visiteurs. Ubud, avec sa faune curieuse et sa végétation qui semblait vouloir tout avaler, m’avait subjuguée.

Et puis, il y a les Balinais eux-mêmes. Ce peuple m’a toujours fascinée. Leur gentillesse, leur bienveillance, cette douceur dans leurs gestes et dans leurs mots. On dit souvent que la Thaïlande est le pays du sourire, et ce n’est pas totalement faux. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est qu’avant de connaître Bali, il est difficile d’imaginer une gentillesse aussi authentique. Rien de surfait ici. Les Balinais m’émeuvent à chaque fois.

L’autre jour, je discutais avec Gusti, un habitant du village. Nous parlions de nos expériences de vie, et je lui ai confié quelque chose qui me troublait. En tant que femme blanche, seule, je ne m’étais pas sentie en sécurité en Inde. Je n’y avais pas ressenti ce respect, cette attention qu’un être humain mérite, simplement parce qu’il existe. Pourtant, les Indiens et les Balinais partagent la même religion : l’hindouisme. Ce constat me troublait, car j’avais du mal à comprendre comment deux peuples pratiquant la même foi pouvaient avoir des attitudes si différentes, notamment envers les femmes.

Gusti m’a expliqué que l’hindouisme balinais, l’Agama Hindu Dharma, est très différent de celui pratiqué en Inde. « Ici, les femmes sont essentielles, elles font partie de l’équilibre du monde », m’a-t-il dit avec une conviction qui m’a marquée. « Ce sont elles qui maintiennent l’harmonie de la vie quotidienne, de la nature, et même des dieux. » À Bali, ce respect pour les femmes ne se limite pas à des principes religieux abstraits. Il se manifeste chaque jour, dans les gestes simples mais puissants qu’elles accomplissent. Ce sont elles qui, chaque matin, préparent et déposent les canang sari, ces offrandes de fleurs et de feuilles tressées, devant les temples, les maisons, ou même dans les rues. Par ces gestes répétés avec patience et dévotion, elles honorent les dieux et les esprits tout en maintenant l’équilibre entre le monde matériel et spirituel.

En écoutant Gusti, je me suis souvenue de mon expérience en Inde, où je n’avais pas ressenti ce même respect dans le quotidien. Là-bas, malgré la vénération des déesses qui incarnent des valeurs comme la force, la richesse, ou la sagesse, ce respect pour le féminin semble souvent cantonné à des figures divines, sans réellement se traduire dans la vie de tous les jours. Bien sûr, cela dépend des régions, des castes, et des contextes, mais Gusti avait raison : ici, à Bali, les femmes occupent une place beaucoup plus tangible et active dans la vie religieuse et sociale.

Cette différence s’explique en partie par l’histoire unique de Bali. L’hindouisme balinais, influencé par l’hindouisme indien, a évolué à partir du XVe siècle en intégrant des éléments des traditions animistes et bouddhistes locales. Cela a donné naissance à une version profondément balinaise de l’hindouisme, où l’harmonie avec la nature et la communauté prime sur les hiérarchies strictes. À Bali, la femme est perçue comme une gardienne de la vie, de la fertilité, et de l’ordre cosmique. Ce rôle est non seulement honoré, mais aussi concrètement reconnu et respecté dans les responsabilités qu’elle endosse chaque jour.

En réfléchissant à ces différences, je me suis demandé pourquoi l’hindouisme indien, qui vénère tant de déesses, ne semble pas toujours traduire ce respect dans le quotidien des femmes. Peut-être est-ce dû à l’impact du système des castes, aux structures patriarcales qui se sont renforcées au fil des siècles, ou encore aux pressions sociales qui ont figé certains rôles. À Bali, au contraire, la spiritualité semble plus fluide, plus ancrée dans l’humain et la nature, et cela donne aux femmes un rôle central et évident.

Mais ce respect dépasse les gestes religieux. Il se reflète dans leurs interactions, dans la manière dont ils m’accueillent, dans leur capacité à écouter. Ce n’est pas seulement une politesse de façade. Il y a une sincérité qui touche au cœur. Chaque conversation ici porte en elé&q  le un fragment d’une culture qui a su préserver l’équilibre entre la modernité et les traditions, entre les hommes et les femmes, entre les humains et les dieux.

Je ne peux parler de Bali sans parler de sa vie cérémonielle, si riche et omniprésente, qu’elle rythme le cœur même de l’île. Chaque cérémonie est une explosion de beauté et de spiritualité, où les sons, les gestes et les couleurs s’entrelacent harmonieusement. La musique y joue un rôle central. Les percussions hypnotiques des gamelans, avec leurs gongs résonnants et leurs métallophones scintillants, accompagnent chaque moment sacré.

Et puis viennent les danses. À Bali, la danse n’est pas qu’un art, c’est une offrande en mouvement. Lors des cérémonies, les danseurs, souvent vêtus de costumes richement ornés, incarnent des récits mythologiques ou des figures divines. Leurs gestes précis — le battement délicat de leurs doigts, la flexion de leurs poignets, les regards perçants de leurs yeux — racontent des histoires d’harmonie, de luttes cosmiques entre le bien et le mal, et de l’équilibre nécessaire entre les forces de l’univers.

Ces danses s’intègrent parfaitement aux grandes cérémonies, comme celles de la pleine lune (Purnama) et de la nouvelle lune (Tilem), ou encore aux célébrations plus importantes comme Galungan et Kuningan, où les Balinais honorent leurs ancêtres. Les temples et les rues deviennent des scènes vivantes où musique, offrandes, et danses convergent pour créer une ambiance sacrée et festive à la fois. Ces moments, où l’âme de Bali vibre dans chaque note, chaque pas et chaque prière, me bouleversent à chaque fois. Il y a une authenticité dans leur dévotion, une sincérité dans leur façon d’honorer la vie et la mort, qui dépasse tout ce que j’ai pu voir ailleurs.

Mais ce qui me touche vraiment chez les Balinais, c’est leur simplicité, leur manière de vivre, si éloignée de nos vies modernes, compliquées et fragmentées. Ici, les gens ne se perdent pas dans mille questions existentielles ou dans des préoccupations superficielles. Ils vivent en harmonie avec ce qu’ils ont, avec les autres, et avec eux-mêmes. La famille est au cœur de tout, une force tranquille qui soutient leur quotidien. Chaque maison, quelle que soit sa taille ou sa richesse, possède son petit temple, un espace sacré où le spirituel s’entrelace avec l’ordinaire.

Dans ces maisons, plusieurs générations vivent ensemble. Les grands-parents, les parents, les enfants, et parfois même les cousins partagent le même espace. Ils mangent sous le même toit, travaillent ensemble, et s’entraident dans chaque tâche, grande ou petite. Ce qui nous semble souvent inconfortable ou contraignant, eux le vivent avec une évidence désarmante. Les Balinais ont gardé intacte cette force qui vient de la vie en communauté : un sens profond du partage, du soutien mutuel, et de la solidarité.

Contrairement à nous, qui vivons isolés dans nos maisons bien ordonnées, où l’on connaît à peine nos voisins, les Balinais ne s’enferment pas dans des cases. Ici, les murs ne divisent pas, ils relient. Dans chaque village, il y a des temples communautaires, des marchés, des cérémonies où tout le monde participe. L’individu n’existe pas en opposition aux autres, mais comme une partie intégrante d’un tout. Il y a une fluidité dans leur manière de vivre ensemble, un équilibre naturel, qui semble tellement simple… et pourtant si difficile à reproduire chez nous.

Je ne peux m’empêcher de penser à nos sociétés occidentales, où l’individualisme règne en maître. Où nous nous enfermons dans des vies bien cloisonnées, persuadés que l’autonomie et l’indépendance constituent les clés du bonheur. Nous courons après des possessions, des succès, des accomplissements personnels, comme si ces choses allaient combler le vide que nous sentons parfois, sans jamais vraiment comprendre d’où vient ce vide. Nous empilons des biens, des titres, des heures de travail, en croyant bâtir quelque chose de solide, alors qu’en réalité nous nous éloignons les uns des autres.

Et en chemin, qu’avons-nous perdu ? Cette capacité à nous ouvrir à l’autre, à demander de l’aide sans honte, à offrir sans attendre en retour. Nous avons oublié que le bonheur ne se trouve pas dans ce que nous possédons, mais dans ce que nous partageons. Nous vivons dans des maisons fermées, des appartements isolés, où les murs sont plus épais que nos liens humains. Nous croisons nos voisins sans les saluer, nous échangeons des politesses sans profondeur, et nous passons nos journées absorbés par des écrans qui nous donnent l’illusion d’être connectés, alors que nous sommes seuls.

Seul, la solitude. Voilà un autre plan que j’avais échafaudé durant mon périple : celui de m’isoler quelque part sur une île, loin de la civilisation, loin du Wi-Fi, loin du contact humain. Une idée séduisante sur le papier, presque romantique. J’imaginais que la solitude absolue serait la clé, qu’elle me permettrait de me retrouver, de me confronter à mes pensées sans distraction, de faire taire le bruit du monde. Mais la vérité est tout autre. Nous avons besoin des autres, et ce n’est pas une faiblesse que de le reconnaître. S’isoler, fuir les interactions, n’est pas la réponse.

On dit que « la seule façon de se connaître est de se regarder dans un miroir. Et ce miroir, ce sont les relations humaines. » Cette idée me frappe par sa justesse. Nous avons tendance à croire que pour se connaître, il faut fuir le monde, vivre en ermite, loin de tout et de tous. Mais en réalité, c’est au contact des autres que nous découvrons qui nous sommes. Ce sont nos interactions, nos conflits, nos joies partagées qui révèlent les facettes les plus profondes de notre être. Les autres nous renvoient des reflets que nous ne pourrions jamais voir seuls.

Dans la solitude, il y a certes du silence, mais ce silence peut devenir une impasse. Une sorte de désert intérieur, où rien ne pousse, où rien ne se transforme. Alors qu’au contact des autres, nous sommes confrontés à nos forces et à nos failles. L’impatience, la tendresse, la colère, la générosité : toutes ces émotions émergent dans la relation. Les autres nous bousculent, nous interpellent, nous demandent d’évoluer. Et c’est précisément dans cette friction que nous apprenons.

Être en relation avec les autres, c’est accepter de se voir tel que l’on est, dans toute notre humanité, sans masque. Les moments de tension, les désaccords, les incompréhensions ne sont pas des obstacles à éviter, mais des opportunités d’apprendre sur soi. Qui suis-je quand je suis confrontée à la colère de quelqu’un d’autre ? Qui suis-je quand on me tend une main, ou quand je décide de la tendre à mon tour ? Ces questions, nous ne pouvons pas nous les poser seuls.

En m’imaginant seule sur cette île, loin de tout, j’ai réalisé que ce n’était pas ce que je cherchais réellement. Ce que je cherche, ce n’est pas un isolement, mais une forme de paix intérieure. Et cette paix ne se trouve pas dans le rejet du monde, mais dans sa pleine acceptation. Vivre avec les autres, apprendre à être avec eux tout en restant fidèle à soi-même, voilà, peut-être, le vrai défi.

Nous avons besoin des autres pour grandir, pour comprendre, pour aimer, et pour être aimés. La solitude peut être une pause, un moment de recentrage, mais elle n’est pas une fin en soi. Le miroir que les autres nous tendent est parfois inconfortable, parfois difficile à regarder. Mais c’est dans ce reflet, imparfait et sincère, que nous trouvons les clés de qui nous sommes vraiment.

Une fois ma décision prise de venir à Bali, mon amie Elodie m’a annoncé qu’elle viendrait me rejoindre pour dix jours à Noël. Non seulement je quittais mon fils pour retrouver cet endroit que j’adore, mais en plus, j’allais être accueillie avec beaucoup d’amour. J’avais hâte de commencer cette nouvelle étape de mon voyage.

J’arrive en fin de journée, épuisée par le trajet et les émotions qui avaient suivi le départ de Roméo. Elodie m’attendait à l’hôtel, et nos retrouvailles ont été pleines d’émotions. Ce jour-là, j’avais un peu de mal à « atterrir », mais la voir là, après tant de mois, a été comme relâcher un poids que je ne savais même plus porter. Plus que de la joie, j’ai ressenti un véritable soulagement.

Après ces mois de voyage où j’étais la seule adulte, à tout prendre en charge – veiller sur Roméo, organiser chaque détail, et assumer seule toutes les décisions – savoir qu’elle était à mes côtés suffisait à m’apaiser. Rien que sa présence me redonnait de l’énergie. Je savais qu’elle allait me rebooster, comme elle a toujours su le faire, à un moment où j’étais à bout de souffle.

Il m’a fallu quelques heures pour réaliser pleinement qu’elle était là, à mes côtés, ici, à Bali. C’est drôle, car elle m’a rappelé qu’en 2018, lors de mon dernier séjour sur l’île, je lui avais dit : « Un jour, on viendra ici toutes les deux. » Et voilà, six ans plus tard, nous y étions. Toutes les deux, sur cette île des dieux. P’tit clin d’œil du destin. 😊

Le destin a quelque chose de magique.

Quand j’ai rencontré Elodie, c’était il y a à peu près dix ans. Je venais d’atterrir dans une bourgade d’Île-de-France que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Ève, enceinte jusqu’au cou. Quelques mois après mon accouchement, j’ai décidé de m’inscrire dans son association de danse. Je voulais absolument faire de la Zumba, ayant récemment découvert les danses latines, dont j’étais devenue fan. À l’époque, les chances que nous devenions amies semblaient plutôt faibles. Nous étions si différentes l’une de l’autre, enfin c’est ce que je me disais à l’époque.

Je me souviens que je la regardais avec de grands yeux, fascinée par sa prestance, son énergie débordante, et sa confiance en elle. Je l’admirais, tout simplement. Moi, si petite, si effacée à ce moment-là, je me demandais comment je pourrais un jour m’affirmer assez pour être son amie.

Et puis, un jour d’été, Edu et moi l’avons invitée à un barbecue improvisé sur notre terrasse, face à la Seine. Ce fut le début de notre amitié. Une amitié qui s’est construite, brique après brique, à force de moments partagés. Elodie m’a poussé à me dépasser. Elle a même réussi à me faire aimer le jogging, c’est dire !

Et comme toute relation sincère, la nôtre a aussi connu des passages difficiles. Ces moments où nos chemins semblaient s’éloigner, où nos désaccords prenaient trop de place, où l’ego venait brouiller les liens. Il y a eu de longs mois de silence, où nous étions comme deux âmes séparées, chacune de son côté, avant qu’un jour, presque « par hasard », nous reprenions contact.

Depuis, nous ne nous quittons plus. Notre amitié en est ressortie plus forte qu’avant. Toutes les deux fières d’avoir accepté et dépassé nos différends, nous nous respectons plus profondément. Nous savons désormais que même les tempêtes renforcent les ponts, si on choisit de les reconstruire.

Je peux le dire sans hésitation : je ne serais pas la même personne sans elle. Elodie fait partie de ces rencontres rares qui te poussent à grandir, à t’élever, et à devenir une meilleure version de toi-même.

C’est aussi grâce à son association que j’ai découvert une véritable famille. Une grande famille. J’y ai rencontré des femmes exceptionnelles. Ensemble, nous avons tout traversé : des joies et des peines, des rencontres et des séparations, des maladies et des dépressions. Une entraide sans faille, une solidarité que je n’avais jamais connue avant.

Dix ans se sont écoulés, et aujourd’hui, je ressens une gratitude infinie de les avoir dans ma vie. Ces femmes m’ont appris la force du collectif, l’importance de l’entraide, et la puissance de l’amitié.

La découverte de Bali avec Elo : vivre au jour le jour

J’avais tellement hâte de faire découvrir Bali à Elo. Même si j’avais promis de ne plus faire de plans, j’avais tout de même esquissé deux ou trois idées d’itinéraires. Mais, comme à chaque fois, mes plans n’ont pas tenu longtemps. J’ai tout annulé. À partir de ce moment, nous avons décidé de nous laisser porter, de laisser les journées s’écrire d’elles-mêmes.

Deux jours à Jimbaran. Une journée de scooter, éprouvante mais hilarante. Des massages en duo au milieu de la jungle, où le calme environnant ralentissait le temps. Des petits restos dénichés par hasard, au détour d’un virage, une soirée de fiesta et de danse. Et ce moment un peu fou, sous une pluie torrentielle, où je lui ai lancé : « Viens, on va à la plage et on se baigne comme ça, sans rien. Pas de téléphone, pas de parapluie, pas de serviette. » Et sans hésiter, elle m’a répondu : « Go, on y va ! » On a marché sous la pluie, en riant de notre folie. Quand nous sommes arrivées, la mer était déchaînée, les vagues rugissaient, et le sable mouillé s’enfonçait sous nos pieds. On a sauté dans l’eau, sans réfléchir. C’était frais, intense, libérateur. Un instant hors du temps, où tout se mélangeait : la pluie, la mer, nos rires. Ce genre de moment où tout prend sens et qui reste gravé.

Nous avions aussi trouvé une petite villa privée avec une piscine. Ce genre de luxe si accessible ici, mais si rare chez nous. On s’est permis d’appuyer sur pause, de se dire : « Ce sont nos vacances, profitons-en. » « Alors, on fait quoi maintenant ? Ubud ? » « Non, on garde Ubud pour la fin. Ce sera parfait pour Noël. Amed ? C’est chouette me dis-je mais c’est loin. » À la dernière minute, une autre idée m’est venue. « Non, viens. On va à Nusa Penida. » Une île à quarante minutes de bateau que je rêvais de découvrir depuis longtemps, et je voulais que ce soit avec elle. Le soir même, à 20h, je finalisais les réservations : transport, hôtel, tout s’est décidé sur un coup de tête.

Le lendemain matin, nous partons sous une pluie dense. J’étais inquiète. La mer allait-elle être trop agitée? Mais Elo, fidèle à son intuition, m’a rassurée : « T’inquiète pas. Ça va se dégager une fois qu’on sera là-bas. » Et comme d’habitude, elle avait raison. Arrivées au port, la pluie s’était presque arrêtée, et pendant la traversée, le ciel s’est ouvert, laissant place à un soleil timide mais bienvenu.

Quand nous avons posé les pieds sur Nusa Penida, j’ai eu le souffle coupé. C’était une toute autre ambiance. Des routes étroites qui serpentaient à travers la jungle, une mer omniprésente, sauvage et indomptée. Tout semblait brut, presque intact. Elo, en regardant autour d’elle, a dit : « Ça me fait penser à la Martinique, à mon île. »

Notre hôtel, recommandé par un ami, était une surprise au-delà de nos attentes. Niché sur une colline, il surplombait la mer et offrait une vue à couper le souffle sur le volcan Agung, imposant et majestueux. Il n’y avait pas un seul vis-à-vis. Juste nous, la piscine à débordement, et cette sensation d’être seules au monde. En arrivant, nous avons eu la chance d’être surclassées dans le plus beau bungalow de l’hôtel, avec une vue panoramique qui nous a laissées sans voix. C’est comme si le monde s’était arrêté.

Cet endroit, tout en bambou, avec une salle de bain extérieure, avait quelque chose de magique. On a même expérimenté une douche sous une pluie tropicale, un mélange de rire et de fascination. Nous n’avions réservé qu’une seule nuit. Mais à peine installées, nous nous sommes regardées sans parler. C’était une évidence : nous allions rester plus longtemps. Parce que certains endroits ne se contentes pas d’être visités. Ils se vivent. Et Nusa Penida en fait partie.

À Bali, il est d’usage pour les touristes de faire appel aux services d’un chauffeur privé. C’est une pratique courante, et pour une journée, on peut compter sur eux pour nous emmener d’un bout à l’autre de l’île, entre 10 et 12 heures de disponibilité. À Nusa Penida, nous avons fait comme tout le monde.

Nous avons commencé notre exploration avec Tembeling Beach, je crois que cette découverte reste à ce jour le plus bel endroit que j’ai eu l’occasion de voir.

Tembeling Beach n’est pas un lieu qui se dévoile facilement. Ce genre de paradis se mérite, et c’est ce qui le rend si unique. Arrivées sur le site, des Balinais nous attendaient pour proposer leurs services : nous descendre une partie du chemin en scooter. Le trajet fut une aventure en soi. Accrochées à l’arrière, nous descendions un sentier étroit et sinueux, bordé d’une végétation dense.

Les scooters nous ont déposées à un point où il fallait continuer à pied. Le reste du chemin, nous avons descendu de grandes marches taillées dans la pierre, creusées à même la falaise. Chaque pas nous rapprochait du grondement des vagues. L’air devenait plus frais, chargé des embruns salés. Et puis, au détour d’un dernier virage, la plage s’est révélée.

Tembeling Beach. Une crique minuscule et sauvage, comme un secret bien gardé. Deux immenses falaises recouvertes de végétation l’encerclent, formant un écrin protecteur. L’eau turquoise, presque irréelle, se fracasse avec une puissance hypnotisante contre les rochers. C’était brut, indomptable, et pourtant si apaisant.

S’y trouve aussi une piscine naturelle, alimentée par une source sacrée qui jaillit des falaises, elle offre un contraste saisissant avec l’océan déchaîné. L’eau, si claire et immobile, reflétait les branches et la lumière, créant une sorte de sanctuaire naturel. Je m’y suis laissée glisser, et j’ai ressenti une paix indescriptible, comme si ce lieu lui-même cherchait à me transmettre un peu de son équilibre.

C’est sur ce petit bout de monde que nous avons rencontré Alex. Alex from Atlanta ! Et les filles, laissez-moi vous dire… il était littéralement le sosie d’Aquaman ! Hahaha ! Mais ce qui nous a captivées chez lui, bien plus que son physique de super-héros, c’était son histoire.

Alex n’avait que 26 ans, mais il portait déjà en lui une sagesse que bien des années de vie n’apportent pas toujours. Originaire d’Atlanta, il se décrivait pourtant comme un « homme des montagnes ». Un jour, il a décidé d’entreprendre un voyage hors du commun : un voyage de plusieurs mois en vélo, parti d’Angleterre pour arriver jusqu’en Grèce. Seul, avec un petit sac, un hamac pour passer ses nuits, et un cœur grand ouvert pour accueillir tout ce que la vie lui offrirait.

Quand il nous a raconté son périple, nous étions fascinées. Il n’y avait aucune prétention dans ses mots, juste une simplicité désarmante. Il nous a expliqué que tout avait changé pour lui lorsqu’il s’était dépouillé de tout superflu. « Quand ton cerveau doit d’abord s’occuper de tes besoins primaires – manger, se protéger, dormir – tout le reste devient secondaire. » Les préoccupations du quotidien s’étaient effacées, laissant place à une clarté qu’il n’avait jamais connue auparavant. « C’est comme si toutes ces petites voix dans ma tête s’étaient tues, et il ne restait que l’essentiel. »

Il avait une manière de parler, calme, posée, presque hypnotisante. On aurait dit un vieux sage dans le corps d’un jeune aventurier. Il semblait si ancré, si en paix avec lui-même. Ce n’était pas juste son périple en vélo qui impressionnait, mais la transformation intérieure qu’il avait traversée. À seulement 26 ans, Alex semblait déjà avoir compris quelque chose de fondamental : la vie ne se trouve pas dans l’accumulation, mais dans la simplicité et la présence.

Nous avons recroisé Alex à plusieurs reprises pendant notre séjour à Nusa Penida, puis plus tard à Ubud. Chaque fois, son sourire et son énergie tranquille illuminaient l’instant. Ce genre de rencontres, inattendues mais marquantes, te rappelle pourquoi on voyage. Alex, avec son vélo, son hamac, et son cœur ouvert, fait partie de ces âmes qui laissent une empreinte. Une rencontre magnifique, qui résonne encore aujourd’hui.

Le reste de notre séjour sur Nusa Penida a été merveilleux, cette île restera gravée dans nos coeurs pour longtemps.

Ubud : entre sérénité et chaos

C’est à Ubud que nous avons décidé de poser nos valises pour le reste du séjour avec Elo. Ubud… quel vaste sujet. Je ne vais pas m’attarder sur une description classique de la ville, qui, en toute honnêteté, a énormément changé depuis mon tout premier séjour à Bali. Ce qu’Ubud était à l’époque et ce qu’elle est devenue aujourd’hui, ce sont presque deux entités différentes.

Cependant, dès que l’on sort un peu du centre et de ses attractions touristiques, on retrouve encore cette magie, ce souffle authentique. Nous avions choisi de loger dans le quartier de Penestanan, légèrement à l’écart du tumulte. Des petites maisons nichées dans des quartiers balinais, entourées de champs de rizières et de jungles d’un vert éclatant. Les ruelles y sont si étroites que les voitures ne peuvent y passer. Nous y avons découvert des warungs cachés dans la jungle, proposant une nourriture aussi savoureuse que généreuse.

Mais dès que l’on retourne vers le centre d’Ubud, c’est une autre histoire. Malheureusement, Ubud a énormément souffert de sa réputation, et cette « trop bonne » renommée lui a fait perdre quelque chose de précieux. Le bruit est ce qui m’a le plus frappée : un chaos incessant de voitures, de scooters, de touristes qui grouillent dans tous les sens, à tel point qu’il devient difficile de ressentir la paix qu’on venait autrefois chercher ici. C’était trop. Beaucoup trop.

Et puis il y a cette autre facette d’Ubud, celle que l’on pourrait appeler la capitale mondiale des pratiques dites « spirituelles ». Ici, c’est le paradis du yoga, du breathwork, des bains sonores, des retraites silencieuses, des cérémonies chamaniques et, bien sûr, des soins énergétiques qui aligneront tes chakras avec Saturne en rétrograde. Mais dans ma tête, j’imagine toujours le « kit ultime du parfait illuminé » :

Tu te lèves avant le soleil pour faire 12 salutations (parfaitement exécutées, évidemment, sinon ça ne marche pas). Ensuite, pieds nus dans la rosée du matin, tu marches 10 km dans les rizières, avec un sourire intérieur (parce que c’est important pour vibrer haut). Au petit déjeuner ? Un smoothie « détox » à base de spiruline, d’avocat, et, si tu es chanceux, de graines de chia bénies par un moine tibétain.

Puis, tu enchaînes avec 30 minutes de méditation en tailleur, les yeux fermés, mais attention : il faut que tu restes immobile, même si une fourmi te grimpe dessus. Ensuite, pour le déjeuner, tu manges quelque chose de « spirituellement aligné » (traduction : cru, sans gluten, et forcément hors de prix). Enfin, tu conclus ta journée avec une cérémonie de cacao où l’on t’assure que ton cœur s’ouvrira comme une fleur de lotus.

Et si tu tiens cette routine sans défaillir pendant quelques années, je suis presque certaine qu’on te promettra d’atteindre le Samadhi : cet état d’illumination totale où toi et l’univers ne faites qu’un. Le tout dans un studio à l’air conditionné, baigné d’une lumière tamisée, avec un prof à la voix douce qui ponctue chaque fin de phrase par un « Namaste ».

Je ne dis pas que ces pratiques n’ont pas leur utilité. Bien au contraire. Le yoga, les pranayamas, les massages, et les autres approches corporelles ou méditatives peuvent offrir un soutien précieux. Elles nous permettent parfois de nous recentrer, de recharger nos batteries, de calmer le chaos intérieur. Mais croire que ces pratiques seules vont guérir toutes nos blessures, effacer nos doutes, ou nous transformer en un mini-Bouddha en harmonie avec le Tout… c’est une illusion. Une jolie illusion, certes, mais une illusion quand même.

Cela m’a sauté aux yeux ici, à Ubud, avec une intensité presque brutale. Je le savais déjà, bien sûr. En tant que masseuse thérapeutique, je l’ai souvent rappelé à ceux que je recevais : « Cette séance vous aidera, elle vous apportera du bien-être, mais ce n’est pas magique. Si vous quittez cette table et continuez à vivre exactement comme avant, sans rien remettre en question, alors rien ne changera vraiment. »

À Ubud, tout cela prend une dimension encore plus frappante. Ici, on croise des gens complètement perdus, se raccrochant à des pratiques spirituelles comme à une bouée de sauvetage. Beaucoup se laissent happer par le premier « gourou » qui croise leur chemin, en quête de réponses extérieures, croyant que leur guérison viendra de quelqu’un d’autre. Ils deviennent dépendants, oubliant qu’ils possèdent en eux-mêmes tout ce qu’il leur faut pour avancer.

La vérité, c’est que toutes les réponses sont déjà là, en nous. Nous sommes nos propres guérisseurs. Nous avons ce pouvoir incroyable de choisir la vie que nous voulons, d’opérer nos transformations depuis l’intérieur. Mais ça, c’est un chemin qui ne se vend pas sur une affiche, ni dans un studio, ni dans une retraite. C’est un chemin souvent inconfortable, parfois solitaire, qui demande du courage et de l’honnêteté envers soi-même.

Alors oui, Ubud reste un lieu fascinant, mais c’est aussi une claque de réalité. Une plongée dans un univers où la spiritualité, parfois dévoyée, reflète les contradictions humaines : cette quête effrénée de sens, souvent tournée vers l’extérieur, alors que la véritable connexion se trouve déjà en nous.

J’entends parfois des gens dire : « Oui, cette personne est hyper spirituelle, tu as vu ? Elle tire les cartes, elle est « chic ou chac » (je ne sais même pas ce que ça veut dire) ». Comme si, pour être spirituel, il fallait obligatoirement pratiquer des choses extraordinaires ou mystérieuses.

Eh bien, non. On n’est pas spirituel parce qu’on sait faire des rituels sous la pleine lune ou parce qu’on a des cristaux de quartz rose alignés parfaitement sur la cheminée. Ce n’est pas parce que tu sais chanter des mantras en sanskrit tout en équilibrant un bol tibétain sur ta tête que tu es soudain en connexion directe avec l’univers. Non, je suis désolée. La spiritualité, ce n’est pas une liste de cases à cocher, un genre de « to-do list cosmique » où tu peux dire : « Ok, méditation ? Check. Yoga ? Check. Respiration consciente ? Check. Bon, je suis officiellement illuminé. »

Pour moi, la spiritualité, ce n’est pas « faire », c’est « être ». C’est simplement essayer d’être présent à soi-même, au monde qui nous entoure, à la faune, à la flore, aux gens avec qui on partage notre chemin. C’est tenter, autant que possible, d’accepter ses erreurs sans se juger trop durement. C’est reconnaître qu’on est parfaitement imparfait – et que les autres le sont aussi. Et finalement, c’est se dire que c’est bien comme ça.

Et l’ego, tiens, parlons-en ! Ce pauvre mal-aimé qu’on accuse de tous les maux. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu des phrases du type : « Tu dois détruire ton ego si tu veux évoluer spirituellement. » Mais, selon moi, pourquoi vouloir l’anéantir ? L’ego fait partie de nous. C’est une partie de nous qui peut nous protéger, nous motiver, nous donner la force de nous relever quand tout semble s’écrouler.

Je pense – et ce n’est que mon point de vue – que la spiritualité, ce n’est pas de tuer l’ego, mais de trouver un équilibre avec lui. C’est apprendre à l’écouter sans qu’il prenne toute la place. Peut-être lui dire parfois : « Ok, je t’ai entendu, mais là, calme-toi un peu, reste en silence, je n’ai pas besoin de toi tout de suite. » Ou au contraire, lui demander de se redresser, de nous souffler des mots d’encouragement comme : « Allez, tu peux le faire, tu es capable. »

Et puis, il y a ceux qui te disent : « Moi, je suis dans les énergies. » Ok, mais qu’est-ce que ça veut dire ? Comme si c’était une case spéciale dans laquelle il fallait se mettre, avec un titre brodé sur une étiquette : « Spécialiste des énergies depuis 2021. » On me demande parfois : « Pouvez-vous aligner mes chakras, s’il vous plaît ? Avec le Reiki ou autre ? » Eh bien, non. Je suis désolée, mais la seule personne qui peut aligner tes chakras, c’est toi-même.

Moi, ce que je peux faire, c’est apaiser le tumulte en toi, créer un espace où tu peux entendre ta propre voix, celle que tu as parfois oubliée sous le bruit du quotidien. Peut-être que je peux planter une graine dans ton esprit, te donner une perspective différente. Mais arroser la plante ? La faire pousser ? Ça, c’est à toi de le faire. Personne ne le fera à ta place. La spiritualité, ce n’est pas un service « clé en main ». Ce n’est pas quelque chose qu’on reçoit, c’est quelque chose qu’on construit.

L’essentiel est humain

Je conclurai ce chapitre en vous disant une chose : je n’ai pas la science infuse. Il m’arrive encore de juger, parfois tout bas, dans ma tête, sans même m’en rendre compte sur le moment. J’ai moi aussi cru, à une époque, que les autres allaient régler mes problèmes à ma place. J’ai cherché des réponses dans des pratiques, des séances, des conseils. J’ai été aidée, soutenue, guidée par des personnes bienveillantes, et j’ai testé beaucoup de choses.

Mais si je devais retenir ce qui m’a réellement fait évoluer, ce serait les rencontres. Pas les pratiques, pas les rituels, mais les interactions humaines. C’est là, dans ces échanges, que se trouve pour moi la vraie clé. Que ce soit nos enfants, nos parents, notre famille, nos amoureux, un voisin, ou même un parfait inconnu croisé dans la rue, toutes ces interactions ont contribué à me transformer. Parfois, cela se résume à un sourire fugace d’un étranger qu’on ne reverra jamais. D’autres fois, c’est une relation profonde et complexe, marquée par les hauts et les bas de la vie. Tout cela, pour moi, est essentiel à l’évolution de chacun.

Je ne vais pas vous mentir : certaines de ces expériences ont été douloureuses. Elles m’ont parfois fait traverser des moments de grande souffrance, des traumatismes que je n’aurais jamais imaginé pouvoir surmonter. Mais j’ai aussi appris dans le bonheur, dans la joie, et même dans la neutralité des petits moments simples, presque anodins, qui prennent tout leur sens avec le recul. Chacun de ces instants a planté une graine en moi, et c’est grâce à ces rencontres, à ces expériences, et aux choix que j’ai faits, que je grandis encore, jour après jour.

Depuis plusieurs années maintenant, il y a ces instants de vie que j’observe et qui m’émeuvent profondément. Deux amies qui tombent dans les bras l’une de l’autre après des mois de silence et de désaccord. Un jeune homme qui s’arrête pour prendre le bras d’une vieille dame et l’aider à traverser la rue. Un enfant qui tend la main à son camarade tombé au sol. Ces gestes minuscules, simples, pleins d’humanité, qui, pourtant, se font si rares en Occident.

C’est pourquoi, aujourd’hui, j’ai décidé d’aller encore plus loin. J’ai compris que parfois, j’ai tendance à me recroqueviller dans mon coin. Même si mes voyages m’ont appris à m’ouvrir, il m’arrive encore de m’enfermer dans mes propres barrières, de laisser mes préjugés ou mes insécurités me freiner. Alors, cette fois, je choisis de vivre cette expérience à fond. De m’ouvrir pleinement, sans barrière : ni d’âge, ni de sexe, ni de couleur de peau, ni de critères de beauté, ni de langage. Toutes ces choses qui, parfois, nous retiennent ou nous font passer à côté de quelqu’un, je décide de les laisser tomber.

Ici, en Asie, j’ai redécouvert ces petits miracles du quotidien. Quand on accepte de sortir des sentiers battus, de s’éloigner des foules et des lieux trop formatés par le tourisme de masse, on retrouve cette humanité. Ces gestes simples et sincères, ces sourires, cette générosité spontanée. Les gens, ici, semblent moins happés par la mondialisation et tout ce qu’elle emporte avec elle. Ils restent ancrés dans leurs traditions, dans leur lien aux autres, dans cette simplicité que nous avons parfois perdue ailleurs.

Je suis infiniment reconnaissante pour tout cela : pour les expériences, pour les rencontres, pour ces instants partagés, qu’ils soient doux, amers, ou neutres. Chaque moment a été une pierre sur mon chemin, et c’est grâce à eux que je continue à avancer, à apprendre, et à grandir.

Namasté :))))

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